Au début du XXème siècle, Miss Gertrude Jekyll, artiste-jardinier, remet au goût du jour les Mixed Borders, platebandes, à l’image de cottage-gardens, proposant un « mix » d’arbustes, plantes vivaces et plantes d’ornement (alias annuelles).
En entrant au jardin de l’école par la Route de Pyramide et le long de l’allée centrale, on peut admirer une collection riche de plantes vivaces, arbustes et poacées (anciennement graminées) sur fond d’une haie haute de Taxus baccata (if), là pour mettre en valeur les couleurs des floraisons au fil des saisons (et comme outil pédagogique – travaux pratiques de taille de haie).
Les platebandes constituent beaucoup plus qu’une association des couleurs et volumes plaisants à l’œil ; elles sont un véritable terrain d’exploration du végétal et de l’animal qui y habite (vive la biodiversité !).
Quelques essences rares comme l’Albizia julibrissin (arbre à soie), le Salix integra ‘Hakuro-Nishiki (saule crevette – on a dit biodiversité !) et, encore, le Wollemia nobilis et le Salvia x jamensis ‘Hot Lips’, sans oublier la collection des poacées et astéracées y ont trouvé leur habitat préféré.
Après le panneau d’orientation et en continuant à droite vers le potager, quatre platebandes proposent des ambiances différentes : ombre sèche et humide (côté roseraie) et soleil sec et humide (côté parcelles élèves).
Le tout complété par une platebande pédagogique, axée sur la reconnaissance/ étude des végétaux, où les plantes vivaces sont installées par ordre alphabétique le long d’une haie basse de Lonicera nitida.
C’est le côté soleil qui a vu de « massifs » travaux de réfection/ renouvellement depuis le début de l’année… fini « soleil sec » et « soleil humide » ! Bienvenu(e)s au « Far West » et au « monde à l’envers » de l’Ecole Du Breuil !
« Far West » : ambiance jardin sec, avec yucca, echinops, euphorbes, phormium et le seul (pour l’instant…) figuier de barbarie du jardin, accentuée par un paillage minéral – pouzzolane noir avec cheminement en pouzzolane rouge, pour rendre la platebande visitable, amenant les élèves et le public au plus près du végétal (inspiration Cesare Manrique).
Juste à côté, c’est le « monde à l’envers » !
Déjouant les règles de la conception paysagère qui dictent qu’on commence avec de végétaux bas, au premier plan, pour monter en hauteur vers l’arrière, cette platebande accueille le visiteur avec un « mur » (en transparence) de Miscanthus japonicus qui monte jusqu’à 2,5 mètres…
Platebande expérimentale où la flore spontanée vivra en synergie avec des végétaux choisis pour leur capacité (espérons !) de gérer cette « cohabitation », comme c’est le cas dans la nature. Lieu aussi où sont les végétaux sur place (miscanthus) qui seront utiliser comme paillage… essai à une platebande « autogérée » ou « autosuffisante »…
Un pas japonais permet de s’introduire dans cette platebande d’introspection, jusqu’au petit banc en pierre à côté du Rhus tiphina, offrant une perspective (eye-land) sur les parcelles élèves.
Dans l’avenir, on pourra passer de la lumière… à l’ombre (c’est le monde à l’envers !!!) grâce à un « portique » découpé dans la haie qui sépare, actuellement, les platebandes côté soleil et côté ombre.
Profitez bien de votre visite !