Voyage en Provence

Nous nous retrouvons Gare de Lyon dimanche 19 septembre, tous désireux de découvrir un lieu mythique : la Provence célébrée par Marcel Pagnol, Alfonse Daudet et jean Giono. Nous savons que la lavande nous attend avec sa délicieuse fragrance.

Nous arrivons à Hyères à 16 km de Toulon, cette station balnéaire s’illustre par ses 7000 palmiers. Depuis 1830, cette charmante ville est fréquentée par la communauté anglaise. Retenons qu’Alexandre Dumas évoque déjà les palmiers d’Hyères et soulignons qu’« Olbia » en grec signifie l’heureuse. Parmi les monuments les plus significatifs de la ville, il convient de citer la collégiale Saint-Paul avec une magnifique nef du 12^ème siècle, à cet égard en Provence, le roman et le gothique s’harmonisent parfaitement et nous le constatons avec ravissement. Nous admirons aussi la tour des templiers qui selon la légende pourrait abriter le célèbre trésor de cet ordre si puissant au Moyen Age. Nous visitons ensuite la villa Noailles construite en 1923 par l’architecte Robert Mallet-Stevens. Ce lieu incarne admirablement l’art nouveau qui révolutionna l’histoire de l’architecture, nous sommes séduits par le lien profond entre l’aspect fonctionnel et une nouvelle vision de l’esthétique. Peu après nous nous promenons dans les jardins du Castel Sainte Clair où vécu la célèbre romancière Edith Wharton, amoureuse de la Provence tout comme son célèbre ami, écrivain, Henri James.

Le jour suivant nous prenons le bateau pour visiter Port Cros. Une journée très différente nous attend, la nature nous ouvre ses bras, les plantes et les arbres du parc national naturel nous subjuguent. La randonnée fort plaisante nous transporte loin de la civilisation, d’autant que notre guide passionné nous donne des infos très précieuses.

Le mardi nous entrons dans un autre univers : les gorges du Verdon. A bord d’un canoé nous suivons la rivière où tout semble paisible, nous admirons le paysage idyllique qui confine au sublime dans les basses gorges. Après cette belle prestation physique, on se rend dans un village très typique Moustiers-Sainte-Marie. Il s’agit d’un des plus beaux villages de France, nous avons l’impression que le temps s’est arrêté dans ce lieu si emblématique de la Provence.

Nous poursuivons notre découverte des gorges du Verdon le mercredi en suivant le cours de la rivière d’en haut. La randonnée s’annonce spectaculaire, en effet le sentier du Blanc-Martel nous tend les bras. Nous prenons le temps d’admirer cet endroit enchanteur tout en sachant qu’il faudra fournir des efforts physiques considérables mais la fin justifie les moyens, nous rentrons à l’hôtel épuisés mais ravis par cette journée si particulière.

Le jeudi nous visitons Manosque, petite ville très caractéristique de la Provence ou règne en maitre l’écrivain jean Giono qui a si bien décrit sa ville natale. Les petites ruelles, les délicieuses places ne nous font pas oublier que Manosque ne fut pas épargnée par la peste et la fièvre révolutionnaire. Nous visitons Notre-Dame-de-Romigier, près de l’hôtel de ville. A l’intérieur nous admirons une vierge en marbre de Carrare par Puget, le seul sculpteur baroque de l’époque de Louis XIV et nous contemplons un autel avec un sarcophage en marbre du 4^ème siècle. Ensuite nous nous attardons sur les portes historiques : porte de la Saunerie au sud et porte de Soubeyran au nord, toutes deux de style roman. En somme, cette journée nous a permis de mieux comprendre les traditions et les coutumes de cette belle région en partie grâce aux habitants de Manosque, très communicatifs.

Le vendredi nous visitons Aix-en-Provence, le nom aquae sextiae honore à la fois les eaux thermales et le consul Sextus. Deux personnalités marquantes tiennent le haut du pavé dans cette ville, le romancier Emile Zola et le peintre Paul Cézanne qui peignit 60 fois la montagne Sainte Victoire. La belle statue du roi René, sculptée par David d’Angers au 19^ème  siècle nous rappelle qu’au 15^ème siècle ce roi lettré et polyglotte et fit beaucoup pour la ville. D’ailleurs les fontaines sont légion à Aix et se caractérisent par leur diversité. Par ailleurs la ville affiche son élégance grâce à ses places et ses hôtels classiques. Cependant n’oublions pas de visiter la cathédrale Saint-Sauveur, magnifique symbiose de roman et de gothique. A l’intérieur nous sommes fascinés par le merveilleux triptyque du buisson ardent attribué à Nicolas Froment, il s’agit d’une des œuvres phare de la peinture française. Nous nous promenons ensuite sur le cours Mirabeau, artère d’une rare élégance, nous pensons à l’illustre orateur qui ouvrit la voie à la révolution française. La nature reprend ses droit l’après-midi car nous visitons une belle bastide avec des jardins dignes du plus vif intérêt, nous sommes captivés par le discours très imagé du propriétaire. En fin d’après-midi, Avignon, la Cité des Papes nous accueille. Notre guide nous attend et nous explique avec beaucoup de verve l’histoire de sa ville, elle s’attarde sur la papauté en Avignon de 1309 à 1377, nous apprenons que 7 papes, tous français, se succèdent. Elle nous montre le palais neuf et la palais vieux et évoque le nom d’un peintre italien, Mateo Giovannetti connu pour ses fresques. Pui nous parcourons les ruelles de la cite papale tout en admirant les hôtels du 17è siècle.

Le samedi matin, avant de rejoindre Villeneuve-lès-Avignon nous contemplons avec plaisir le pont Saint-Bénézet, immortalisé par une chanson populaire. Puis nous nous rendons vers l’abbaye Saint-André, connue pour ses superbes jardins qui retracent une grande partie de l’histoire de France. En effet le moyen âge côtoie des jardins plus classiques. Ce large éventail plait beaucoup aux étudiants. L’après-midi permet à chacun de continuer la visite d’Avignon, certains arpentent la rue de la République, véritable axe de la cite, d’autres visitent le rocher des Doms, beau jardin aux essences variées. Enfin nous nous acheminons vers la gare, ultime étape de notre périple si dense et si fascinant, notre esprit rempli de souvenirs.

Texte de Rémi Rizzo en collaboration avec Philippe Gautier