Un petit groupe d’étudiants en BTS Aménagements Paysagers volontaires de l’Ecole Du breuil a assisté mardi 15 novembre en soirée à une conversation publique entre deux professionnels qui ne se connaissaient pas et n’avaient à priori aucun point commun du point de vue professionnel sur le thème de l’interdépendance abordée sous le double prisme des pratiques culturelles /artistiques et d’une conception du jardinage/paysage.

Cette conversation se déroulait dans un établissement culturel de la ville de Paris appelée La Maison des Métallos et située rue jean pierre Timbaud dans le 11ème arrondissement. Le bâtiment construit en 1881 pour accueillir une manufacture d’instruments de musique en cuivre, est ensuite devenu en 1936 un haut lieu du syndicalisme, avant d’être racheté en 2001 par la Ville de Paris. Ce bâtiment a été restauré et ses façades et toitures sont inscrites au titre des monuments historiques depuis 2000. Son architecture vaut déjà le détour !!

Dans ce centre, chaque mois, une force artistique est invitée avec son équipe pour ouvrir la pratique artistique aux spectateurs et attirer de nouveaux points de vue. L’artiste va choisir une thématique, un mot clé et proposer autour de ce mot des pratiques diverses de type spectacles mais aussi des rencontres, des discussions…

En novembre, Noé Robin chargé du développement du centre culturel a invité Ivana Muller une artiste pluridisciplinaire et elle a choisi le thème de l’interdépendance. Etant sensible à la permaculture, à l’écologie, elle a demandé à Eric Lenoir un paysagiste- jardinier qui se revendique « rebelle, fauché, fainéant et écolo » de venir converser avec elle autour de ce mot clé.

Par les questions posées à l’un puis à l’autre des deux protagonistes, le public a découvert que la notion d’interdépendance s’applique aussi bien au monde du jardin, du paysage, de la « nature » qu’au monde de l’art.

Eric Lenoir a obtenu ses premiers diplômes en Aménagements Paysagers à l’école Du Breuil et il avait déjà cette curiosité, cette envie de comprendre le vivant et il remettait en cause les pratiques horticoles traditionnelles enseignées et appliquées à l’époque. Devenu professionnel, il a donc totalement rompu avec ces méthodes, qui pour lui n’étaient pas acceptables et il a au contraire cherché à mener son métier, sa passion autrement. Il s’est donc naturellement engagé dans une démarche de jardinier qui  cherche à respecter le vivant, qui observe les êtres vivants  et leurs interactions positives et négatives et qui essaye de créer les conditions optimales pour que ces interrelations entre la flore, la faune, la fonge et les microorganismes s’établissent, autrement dit pour que l’écosystème soit fonctionnel. Il considère que l’homme n’est pas au-dessus de la « Nature », qu’il n’a aucun droit sur elle et doit la traiter d’égal à égal. Il essaye donc d’appliquer sa philosophie dans les jardins qu’il créé ou qu’il réhabilite. Son leitmotiv : « arrêter de nuire », freiner la perte de la biodiversité, en s’attaquant aux causes de cette déperdition.

Ivana Muller quant à elle a étudié dans divers pays la littérature, la danse,  les arts appliqués et elle est devenue une artiste pluridisciplinaire. Sa vision du monde de l’art l’a amené à casser les codes du spectacle et à repenser les places de chacun. Ainsi elle tient compte et respecte chaque membre de son équipe artistique, sans aucune notion de hiérarchie. Pour elle,  chacun a sa place et son rôle et établit avec l’autre des relations nécessaires au fonctionnement du groupe. Elle cherche à créer des lieux où on peut se rassembler et développer une réflexion collective. Elle pousse son idée jusqu’à faire participer les spectateurs en leur permettant d’être eux -mêmes interprètes du spectacle.  Pour elle, il y a autant de versions d’un spectacle que de spectateurs. Enfin, ces pièces sont toujours minimalistes.

Ivana nous a expliqué comment elle s’était intéressée à la notion d’écosystèmes et comment lui était venue l’idée de discuter avec Éric Lenoir. Le déclencheur a été une rencontre avec  Nicolas Boehm, paysagiste chargé de la gestion et de l’animation des Jardins Passagers, situés au sein du parc de la Villette et créés dans le prolongement de l’exposition « Le Jardin Planétaire » de Gilles Clément. Dans leur discussion sont venus des mots issus du lexique botanique : migrer, coloniser, s’implanter, parasiter, être en symbiose et elle s’est rendue compte que ce lexique s’appliquait non seulement au contexte du jardin mais aussi au contexte social. Elle s’est alors intéressée à la permaculture, a fait un stage au sein de l’association Les vergers urbains  et rencontré Anais Jeunhomme et Johann Laskowski qui donnent chaque année une formation sur la permaculture à l’Ecole du Breuil. C’est progressivement qu’elle a compris l’importance des interrelations qui existent entre les êtres vivants  au sein des écosystèmes et fait un parallèle avec le monde du spectacle.

Cette discussion agrémentée de questions et d’interventions venant du public, a donc fait émerger une similitude entre la vision du métier de jardinier paysagiste et celle de l’artiste, à travers le mot clé Interdépendance.

Sophie Meyronne et Sophie Lartigue

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