Lundi 22 septembre 2022, 11h rendez-vous à l’aéroport d’Orly. Nous avons bien failli partir sans notre collègue Alain qui a du prendre en catastrophe un Uber pour nous rejoindre, les bus étant pris d’assaut ce matin-là à Denfert-Rochereau.

Quatre étudiantes découvrent avec appréhension le transport en avion et ses trous d’air mais pas de panique, tout s’est bien passé… Décollage et atterrissage sans encombre.

Un bus, son chauffeur et notre guide nous attendaient à l’aéroport de Pise. Direction la ville de Pise, où est né Galilée le célèbre physicien et astronome, contraint par l’église de renier sa théorie de la rotation de la terre sur elle-même ! Les étudiants découvrent la Piazza dei Miracoli, place prestigieuse et renommée mondialement : un tapis vert entouré de remparts sur lequel sont posés côte à côte le Duomo, le baptistère et la fameuse tour penchée suite à un mouvement de terrain mais la guide nous rassure, elle ne risque pas de tomber, des travaux ayant été réalisés il y a quelques années pour la stabiliser. Cet ensemble monumental qui date du 13^ème siècle est de style roman pisan, caractérisé par une alternance de marbres précieux de couleur blanc et gris, de nombreuses galeries de colonnettes et autres décorations architecturales.

Le tournage d’un film nous empêche d’accéder à la tour, dommage pour les amateurs de frissons ! Nous invitons alors les étudiants à déambuler dans le centre historique de la ville.

Fin de journée et départ pour la petite ville de Montecatini où nous sommes hébergés dans un hôtel spacieux à la décoration un peu vieillotte mais avec piscine. Montecatini est une ville thermale apparemment réputée car nous y découvrons un nombre impressionnant d’hôtels et beaucoup d’étrangers d’un certain âge y viennent pour profiter des thermes.

Mardi 23 septembre, nous prenons le train de bon matin pour aller à Florence. La gare de Santa Maria Novella se situe à 10 mn à pied de la Piazza del Duomo, sur laquelle s’élèvent côte à côte la cathédrale, le campanile et le baptistère, construits en marbre blanc, vert et rose aux 13 et 14^ème siècle. Nous laissons les étudiants découvrir à leur rythme la ville de Florence, choisir les édifices historiques et les églises qu’ils souhaitent visiter selon leur centre d’intérêt, sachant que tout est payant, déambuler dans les vieilles rues étroites, admirer les façades austères de ses palais, découvrir ses places célèbres comme la Piazza della Signoria ou encore le fameux Ponte Vecchio, le plus vieux pont de Florence qui relie en passant au-dessus de l’Arno le Palazzo Vecchio au Palazzo Pitti et sur lequel ont été bâties des petites boutiques ainsi qu’un corridor permettant à l’époque des Médicis d’aller d’un palais à l’autre en toute quiétude.

L’après-midi est consacrée à la visite de trois superbes jardins proches l’un de l’autre : le Giardino di Boboli, le Giardino Bardini et le Giardino Torrigiani.

Le jardin de Boboli  a été dessiné et crée au 16^ème siècle par Nicolo Pericoli à la demande de Cosme Ier de Médicis. Il s’étend sur la colline derrière le palais Pitti. Depuis un vaste amphithéâtre, nous montons vers le sommet par de petits sentiers ou par de grandes allées plantées de Pinus sylvestris et de Cupressus sempervirens centenaires et ornées de statues antiques. Nous découvrons alors un ancien bastion et une élégante villa agrémentée d’un jardin symétrique, l’ensemble étant posé sur une terrasse d’où se dégage une superbe vue sur les collines de la campagne toscane, ses oliviers, ses cyprès, ses pins sylvestre et ses vignes étagés selon des plans successifs.  En redescendant nous passons à côté d’un très beau bassin circulaire orné de statues avec en son centre une île portant des agrumes et une belle fontaine sculptée par Jean Bologne au 16^ème siècle.

Le jardin Bardini plus petit (4 ha), est lui aussi accroché à la colline et organisé en terrasses. Un escalier baroque nous mène à la villa Bardini d’où nous découvrons un magnifique panorama sur la ville de Florence et la vallée de l’Arno. Au fil des escaliers et des paliers se succèdent roseraie, collections florales, petits fruitiers …

Au jardin Torrigiani nous sommes accueillis par le propriétaire qui nous fera une visite guidée. Passionné de végétaux, il nous raconte l’histoire de ce lieu, tout en nous entrainant à travers les allées sinueuses de ce parc à l’anglaise de 7ha, où s’élèvent de très beaux spécimens d’arbres,  ainsi que des symboles maçonniques (statues ésotériques, tour, temple d’Arcadie).

Mercredi 24 septembre, nous reprenons le train pour Florence. Deux guides nous attendent pour visiter la fameuse Gallera degli Uffizi. La galerie des offices est un très célèbre musée installé dans un palais renaissance. Chacun des deux groupes, écouteurs aux oreilles, sera pris en charge par une guide qui va nous expliquer l’évolution de la peinture italienne depuis les Primitifs jusqu’aux peintres du 16^ème et 17^ème siècle (Giotto, Martini, Lippi, Botticelli, Vinci, Tintoret, le Titien, Caravage), sans oublier les œuvres d’autres peintres étrangers (Rubens Rembrandt,…).

L’après -midi est un second moment de liberté pour continuer à découvrir Florence au gré de ses envies. Certains retournent à l’hôtel plus tôt que d’autres pour profiter de la piscine car ses horaires d’ouverture sont stricts, d’autres profitent encore de cette ville d’art. Nous sommes rassurés les trains italiens ont autant de retard que les trains français ! Au moins nous ne sommes pas dépaysés…

Jeudi 25 septembre départ en autocar pour San Giminiano où nous attend une guide locale. Armés de nos écouteurs aux oreilles, nous partons à la découverte de cette magnifique petite ville médiévale perchée au sommet d’une colline. Entourée de remparts du 13^ème siècle percés de cinq portes, elle dresse encore de nos jours 14 tours de pierres. Après avoir cheminé dans la rue principale, nous nous écartons rapidement pour nous perdre dans un dédale de ruelles relativement vides de touristes et d’où se dégagent des vues splendides et inattendues sur la campagne. Bientôt nous arrivons sur la Piazza della Cisterna, entourée de demeures austères des 13 et 14^èmes siècles construites en briques. Notre regard se porte aussi sur le beau pavage de cette place fait de briques posées sur chants et disposées en arête de poisson.  Nos pas nous mènent également à la forteresse, Rocca di Montestaffoli, qui domine la ville et d’où la vue est splendide.

L’après-midi est consacrée à la visite de deux domaines.

Le premier domaine Castel Ruggero appartient à la famille d’une ancienne étudiante qui a obtenu son BTS à l’école du Breuil, il y a environ 8 ans, Margaux D’Afflito. Nous découvrons, située sur une colline à une quinzaine de km de Florence, une magnifique villa du 16^ème siècle rénovée par la famille. Le domaine familial s’étend sur 130 ha plantés de vignobles, d’oliviers et de bois. Un jardin à l’anglaise avec des buis taillés en haies basses, longe l’une des faces de la maison. De l’autre côté, nous découvrons, entrainés par Pascale et son mari, un espace clos réservé aux poules, et plus loin un espace planté sans ordre apparent de toutes sortes d’espèces herbacées, vivaces, une collection de pivoines qui n’a pas apprécié l’été sec… Nous cheminons dans ce dédale de plantes, les yeux et le nez aux aguets !! A la fin de la visite trop courte, nos hôtes nous emmènent découvrir leur chai et nous ne manquons pas de leur acheter des bouteilles de vin, en espérant qu’elles ne soient pas brisées dans les valises lors du trajet en avion. .

Le second domaine MondoRose e Fiori se situe dans la vallée le long de l’Arno, non loin de Florence. C’est une pépinière artisanale qui appartient à la famille d’adèle Duquennoy, étudiante venue en stage pendant 3 mois à l’école du breuil au sein de l’atelier collections. Cette pépinière est  gérée et entretenue par une équipe de 6 personnes, dont les parents d’Adèle. Ce sont des producteurs et éleveurs d’une vaste gamme de roses : des roses botaniques et espèces spontanées idéales pour les jardins écologiques, des roses anciennes européennes, des roses chinoises, …   mais aussi des vivaces herbacées, aromatiques et méditerranéennes…. Un jardin d’exposition de style anglais montre, comment les rosiers peuvent se mêler aux plantes vivaces, herbacées, aromatiques, méditerranéennes, spontanées indigènes et offrir des massifs de composition harmonieuse. La gestion est respectueuse de l’environnement sans produits phytosanitaires et intrants chimiques de synthèse.  Ils sont également en mesure de proposer des projets aux particuliers et de participer à leur réalisation avec l’aide d’autres entreprises. Une collation préparée par la famille nous est offerte à la fin de notre visite : jambon italien, fromage italien, foccacia, figues au chèvre … !! Quel régal !

Nous remercions encore ces deux familles de passionnés des plantes pour leur accueil si chaleureux.

Vendredi 25 septembre départ pour Sienne. Une guide locale nous y attend pour nous faire découvrir cette autre cité d’art médiévale très connue de la Toscane. Nous déambulons, écouteurs aux oreilles, dans les rues très touristiques de la cité. Notre guide nous explique l’organisation de la ville en 17 quartiers ou contrade, qui date de l’époque médiévale et persiste encore de nos jours. Chaque contrada se distingue par des symboles : un emblème (le porc-épic, l’aigle…), des couleurs, une écurie…et leur délimitation au sein de la ville est précise. Nous retrouvons d’ailleurs  dans la ville ces symboles.  Chaque année, 10 contrade tirées au sort, participent au Pallio delle Contrade une course de chevaux qui se déroule sur la Piazza del Campo. Notre guide nous fait découvrir des ruelles, des places sur lesquelles se dressent les façades gothiques de nombreux palais. Nous découvrons au détour d’une rue la Piazza del Duomo,  la façade du Duomo en marbres vert, blanc et rose,  présente une statuaire très riche. Nos pas nous mènent à la fin de notre périple devant la Piazza del Campo, place emblématique de Sienne, en forme de coquille au plan très incliné. Cette place dominée par  le palazzo Pubblico, très beau monument civil situé dans la partie basse de l’hémicycle, forme un ensemble monumental et très harmonieux dans ses couleurs et son architecture. Le pavement de cette place est un jeu subtil de briques et de pierres blanches et grises.

L’après-midi nous descendons vers L’orto de‘Pecci,  un jardin potager médiéval géré par la coopérative sociale ONLUS. Nous sommes très déçus car il y a bien des étiquettes en latin et en français mais peu de plantes à leur pied, son abandon nous laisse perplexe. Nous proposons aux étudiants de s’installer sur l’immense pelouse qui occupe ce lieu et de faire une pause consacrée au dessin, car le cadre s’y prête parfaitement. Nous sommes en effet cernés par de magnifiques demeures aux couleurs ocre, échelonnées le long de la colline.

Notre après-midi se termine par la visite de l’Orto Botanico dell’Universita di Sienna. Ce jardin botanique qui date de 1588 s’étend sur 2,5 ha, sur le versant orienté sud-ouest d’une colline. Ce jardin

contient 2000 espèces méditerranéennes et présentes en Toscane ainsi que des espèces exotiques.  A l’entrée du jardin deux terrasses sont aménagées et  présentent dans des carrés des espèces médicinales et alimentaires. Un chemin descend dans le parc et permet d’admirer selon l’altitude et l’exposition des plantes adaptées à des milieux différents : plantes de landes acides sur substrat siliceux, plantes de garrigue sur sols riches en minerais de fer et magnésium, plantes de rocaille, des arbres de moyenne montagne entre 600 et 800 m… Dans la partie basse, un bassin présente diverses plantes aquatiques. Quatre serres abritent une collection de cactées, d’agrumes,…

Samedi 26 septembre c’est le dernier jour ! La matinée est laissée libre ! Certains nous suivent pour aller visiter les magnifiques thermes Tettuccio de Montecatini qui datent du 19 ^ème siècle. Elles déploient une architecture Art Nouveau et sont entourées d’un joli parc. D’autres étudiants avancent leur carnet de voyage ou se reposent dans les transats autour de la piscine.

Décollage à 17h depuis l’aéroport de Pise, atterrissage à Orly à 19h. Pas de retard, ni d’incident … C’est l’heure de se séparer et de reprendre les transports en commun parisiens !

Sophie Meyronne, Alain Ratoret et Marc Félix