Le mercredi 16 février, nous sommes allés découvrir avec la classe de BP2, la Région Naturelle du Marais Vernier ; le thème de la semaine était la gestion écologique des paysages.
Le Marais Vernier se situe dans le département de l’Eure, en Normandie, à quelques kilomètres en amont de l’estuaire de la Seine. C’est un ancien méandre du fleuve qui a laissé place à une vaste zone humide en forme de cirque, divisée en courtils (ancien nom signifiant « jardin clos »), délimités par des fossés pleins d’eau et bordés par des saules taillés en têtards. Dans le centre du marais, on peut y voir la présence de mares, prairies et bosquets. La Grand’mare, située sur la commune de Sainte-Opportune la mare, est la plus grande mare naturelle de France, tout comme l’immense tourbière qui l’entoure, colonisée par des plantes carnivores.
La Région Naturelle du Marais Vernier est classée Zone Natura 2000 (label européen ayant pour objectif la préservation de la diversité biologique d’un site) et est également classée RAMSAR (label désignant une zone humide d’importance internationale). C’est un milieu tout à la fois complexe et fragile, qui est un oasis de biodiversité entre les deux métropoles industrielles de Rouen et Le Havre. Une multitude d’oiseaux migrateurs y trouvent refuge (oies, canards de surface et canards plongeurs, limicoles, passereaux, échassiers) et certaines espèces se sont sédentarisées comme le butor étoilé, la cigogne blanche et le balbuzard pêcheur.
L’agriculture maintient ce paysage ouvert, et les zones protégées ou l’homme n’intervient que très peu, l’animal y fut intégré pour pratiquer le pastoralisme. Des races animales rustiques et supportant aisément de vivre en milieu humide s’y sont acclimatées : vaches Highland, chevaux camarguais et moutons roussins de La Hague.
Ce site est cogéré par plusieurs organismes et acteurs de façon intelligente et complémentaire :
• Le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
• Le Conservatoire du Littoral
• Le réseau des Réserves Naturelles de France
• La Fédération départementale des chasseurs de l’Eure
• Les municipalités
• Les agriculteurs et les associations
Lors de la visite de ces contrées qui ont inspiré Flaubert, Maupassant et les plus grands peintres du courant impressionniste, on aurait dit que le temps s’était figé. Les maisons des villages du Marais Vernier sont des chaumières typiques des cartes postales de la Normandie, bâties avec des structures de colombages en bois et comblées avec du torchis (mélange de terre argileuse et paille). Les maisons des notables sont bâties en pierres de tailles (moellons de silex taillés en formes de cubes, et pierres calcaires issues des falaises bordant la seine sur la rive droite).
Les jardins sont quant à eux assez simples, élégants et utilitaires ; des vergers de pommiers essentiellement avec les variétés ‘Revers’, ‘Bénédictin’ et ‘Reinette de Caux’, mais aussi potagers familiaux, basses cours et moutons pour les habitants possédant des terrains plus vastes.
Les haies délimitant les propriétés sont composées de charme, hêtre, aubépine et houx qui est une particularité du Marais Vernier.
Nous sommes montés au phare de la Roque, point culminant l’estuaire de la Seine, avec d’un côté le Marais Vernier et la vue sur le Pont de Tancarville, et de l’autre côté, les prairies de la Risle et la vue sur la Manche et le Pont de Normandie.
Joffrey DESCHAMPS