« Des petits trous, des petits trous… toujours des petits trous ! » Connaissez-vous la chanson de Serge Gainsbourg ? Et bien, cela aurait pu être notre thème car nous avons tourné autour pendant 2 jours consécutifs.
Après un voyage en car matinal pour parvenir à Gros Rouvres, un village situé dans le parc naturel régional de la vallée de la Chevreuse, nous sommes accueillis par Ettore, son papa et ses ânes ! Maraicher bio, ce jeune homme courageux et pédagogue (il faut au moins ça pour retenir l’attention de 23 grands enfants !) nous explique en quoi consistera notre mission : planter 58 arbres fruitiers en périphérie de ses légumes cultivés. Malus communis, Prunus domestica, Juglans… le but est ici de multiplier les variétés pour diversifier sa productivité et pour échelonner ses récoltes tout au long de l’année.

Les clients directs de la Ferme des Alouettes pourront ainsi successivement se régaler de reine Claude, de conférence, de Jonagold, de Comice, de Golden… (il suffit d’en parler pour me faire saliver !)

Mais le but de cette action n’est pas seulement gustatif, il est aussi écologique. L’idée d’associer des végétaux forestiers à des parcelles alimentaires permet d’enrichir le sol en carbone avec l’absorption du CO2 dans l’atmosphère et sa restitution au travers du système racinaire.  Il atténue de ce fait les effets du changement climatique et limite la déshydratation des cultures en maintenant une humidité surfacique.
Avec la décomposition des feuilles, de la matière organique est également crée : le sol devient capable de se regénérer, sans avoir besoin d’être chimiquement fertilisé. Les arbres assurent donc un excellent amendement ; cela sans oublier qu’ils permettent parallèlement de préserver la biodiversité. Les espèces protégées peuvent aisément s’y nicher comme c’est le cas de la Chouette Chevêche (dite aux yeux d’or… les chercheurs de l’Ouest seraient-ils à sa quête ?!?!) Se servir des avantages de la sylviculture pour améliorer les productions agricole…. Voici ainsi en résumé ce qu’est le principe de l’agroforesterie !

Les explications terminées, il est désormais temps de travailler. Les racines nues sont habillées. Coupées au sécateur, celles qui sont meurtries sont raccourcies au-dessus de leurs blessures. Celles qui sont trop longues sont diminuées pour étoffer le chevelu et stimuler la reprise du végétal. De la même manière, les branches abîmées pendant le transport sont retirées.
La règle est de réduire de 1/3 les rameaux au-dessus d’un œil extérieur. Cette préparation au sol achevée, les végétaux sont disposés en face des trous préalablement creusés à la mini-pelle. La terre est gorgée d’eau : les fosses se sont transformées en véritable piscines ! Dommage que nous n’ayons pas pris les maillots pour s’y baigner… Nous les écopons donc à l’aide de seaux (non percés, n’est-ce pas Louis ?!).
Le fond de la fosse est ensuite bêché pour décompacter la terre tassée. Le piquet servant de tuteur est planté en alignement, côté vent dominant. Il ne faudrait pas qu’une bourrasque ne plaque le jeune plant contre son guide, ce qui risquerait d’abimer l’écorce de celui-ci. Un peu de terre stockée à côté est pelletée dans le trou pour servir d’assise aux racines. Puis, le guano est incorporé à raison d’un seau. Fortement concentré en azote, cet engrais naturel n’est autre qu’un mélange d’excréments d’oiseaux marins et de chauve-souris. Tant que ce n’est pas de pangolin, on est sauvé !
L’arbre est placé et le reste de la terre stockée est déversée pour le caler. Attention tout de même à ce que le point de greffe ne soit pas enterré ! Les plus lourds de chaque groupe sont chargés de piétiner autour du collet pour chasser les éventuelles bulles d’air. Du BRF (Bois Raméal Fragmenté) est disposé en forme de cuvette autour et chaque arbre est finalement recouvert d’une brouette de fumier.
C’est sur cette note, un brin odorante que s’est achevé notre mission. Nous sommes repartis fatigués, les pieds boueux (notre chauffeur de car s’en souviens encore !) mais heureux d’avoir pu aider Ettore, notre maraicher, à développer son activité !

Un grand merci à tous les acteurs du projet pour leur gaieté, leur générosité, leur bonne volonté et bien sûr… à vous, lecteurs, pour avoir pris le temps de partager cette expérience indirectement !

A bientôt pour de nouvelles aventures avec la classe de BP1 !

Lorraine Morlot – Apprentie BP1

Les BP1 en Vallée de Chevreuse

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